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PREMIÈRE MOITIÉ DU XVI° SIÈCLE 225
un fragment de cette histoire; les autres ont péri dans l'incendie" de la manufacture en 1871.
Aubusson, Felletin. — Si nous jetons maintenant un coup d'œil général sur les manufactures provinciales en activité pendant la première moitié du xvi0 siècle, nous voyons l'existence des fabriques de la Marche officiellement constatée dans un édit portant la date du 10 avril 1542. Ni la ville de Felletin ni celle d'Aubusson ne sont nommées dans cette pièce. La première ne paraîtra que dans des lettres patentes de Henri III, datées de 1581. Il ne sera question d'Aubusson que plus tard encore. L'édit de François Ier s'occupe surtout de mesures fiscales; il apprend peu de chose sur la fabrication de la province de la Marche. L'obscurité qui enveloppe les origines de l'industrie séculaire d'Aubusson reste encore bien épaisse, malgré les efforts tentés pour la dissiper.
Troyes, Beauvais. — Robert Lestelier tissait à Troyes, en 1519, pour l'église de la Madeleine une grande tapisserie historiée de l'Adoration des Mages. Le chanoine Claude de Lirey faisait exécuter, quelques années plus tard, pour la même église une Vie du pape Urbain IV.
La ville de Beauvais paraît avoir possédé, à une époque reculée, des ateliers de haute ou de basse lice. Mais aucun de ces établissements provinciaux n'a égalé, en importance et en durée celui des tapissiers tourangeaux dont il a été question plus haut.
Au xvjc siècle, le trésor de la plupart des cathédrales et des sanctuaires vénérés de notre pays possédait de nombreuses suites de tapisseries offertes par la piété des fidèles. A en juger par ce qui reste sur tous les points de la France, après tant de pertes et de révolutions, leur richesse en ce genre devait être prodigieuse. Les anciens inventaires offrent à cet égard de précieuses révélations. Nul doute qu'une grande partie de ces tentures n'ait été exécutée sur place par des tapissiers indigènes. Nous en avons signalé au début de ce chapitre un certain nombre dont l'origine française n'est pas douteuse. Ainsi, même au moment où les métiers de Bruxelles et des autres villes flamandes atteignaient leur plus haut degré de développement, les tapissiers français ne fermèrent jamais complètement leurs ateliers et ne cessèrent pas leurs travaux. Us
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